L'église Saint BREVALAIRE

Eglise St Brevalaire

NAPOLEON III, Empereur des français, Docteur Hyacinthe LEMOINE, Maire de la commune, Abbé LE BLOAZ, Recteur de la paroisse, le conseil de fabrique de KERLOUAN, par délibération du 27 novembre 1859, proposent la construction d’une église : « Voulant répondre aux vœux exprimés depuis longtemps par la population ».

Egise Saint BrévalaireDélibération du conseil municipal de Kerlouan du 4 décembre 1859 : « Considérant que l’église actuelle est insuffisante aux besoins de la population, qu’elle menace ruines, qu’elle est insalubre tant par manque d’élévation que par l’abaissement de son sol qui se trouve en contrebas des terres du cimetière dont l’exhalation pénètre dans son intérieur, considérant qu’il est impossible de songer à son agrandissement, attendu que le cimetière dans lequel elle se trouve est déjà trop exigu pour les inhumations, considérant que les ressources établies par le conseil de fabrique jointes à celles qu’il est en droit d’attendre de la commune et du gouvernement sont suffisantes pour aider à la construction projetée, considérant que les habitants de la commune appellent de tous leurs vœux la construction de leur église et ont manifesté leur désir d’une manière efficace par une souscription dont le chiffre s’est élevé à 11 072 francs, le conseil émet le vœux qu’une nouvelle église soit construite dans la commune de KERLOUAN.

Egise Saint BrévalaireLe saint patron de la paroisse est saint Brevalaire (en breton : Sant BREVALAN) qu’on appelle aussi Saint BRENDAN, moine et navigateur dont la fête est le 16 mai, mais le pardon est célébré chaque année le dimanche après l’ascension. Il naquit en 484 à PENIT sur la baie de TROLEC (Comté de Kerry) en Hibernie (en breton : Iverzoun, nom ancien de l’Irlande). Ses parents étaient chrétien et de sang royal, ce qui lui permit de devenir moine (car les moines étaient seulement recrutés parmi les gens de classe noble ou moyenne). Venu en âge, il traversa la Manche avec 14 compagnons, moines comme lui, et toucha terre à l’endroit qui s’appelle maintenant saint Gildas de Rhuys. Il se rendit au monastère de LANKARVAN dont il devint rapidement Abbé, grâce à son intelligence et à son instruction. C’est Saint BREVALAIR (ou BRENDAN) qui fit l’éducation et baptisa Sain MALO. Le maitre et le disciple sont représentés sur un des vitraux de l’église de KERLOUAN. Il suivit ce dernier dans un voyage le long de la côte nord de la Bretagne. Il séjourna quelques mois dans notre région, puis il retourna en Hibernie (Irlande) en passant par l’Ile de Jersey, où d’ailleurs on trouve un port et une église qui porte son nom. Il se retira au monastère de CLOENFORT qu’il avait bâti et il y mourut à l’âge de 93 ans.


Egise Saint BrévalaireIl avait fait la traversée de la manche sur un Cunagh (petit bateau) construit en lattes de bois courbé de force, sans clou et recouvertes de peaux de bêtes.

PENIT est une presqu’ile à l’embouchure S.O de la rivière SHANNON, à proximité de l’aérodrome international du même nom. Il existe un cap Brandon dans cette région.

L’ancienne église paroissiale qui occupe le milieu du cimetière a été conservée comme chapelle sous le nom de Sainte ANNE. Un des bas-côtés porte la date : 1670.

Cf.: revue Environnement et Patrimoine, N° 9 de janvier /février 1990



Egise Saint BrévalaireLe clocher, culminant à 47 m, est surmonté d’une flèche octogonale à crochets.

L’église est en forme de croix latine, disposition très caractéristique des édifices religieux. Les églises chrétiennes sont orientées d’ouest en est, de sorte que le chœur et l’autel se trouvent en direction de l’Est c'est-à-dire de la Terre Sainte et aussi du Soleil Levant.

Les 15 vitraux, dont 3 à triple fenêtres, présentent un certain intérêt. Le vitrail situé au chevet symbolise la résurrection du Christ. A droite : le vitrail représente Saint Brévalaire à gauche au second plan et Saint Egarec à droite posant la main sur la tête d’un habitant du pays. Enfin, au premier plan, Saint Malo est en position de prière. A gauche : un vitrail plus moderne datant du milieu du 20ème sur lequel figure Sainte Anne et Saint Hervé au centre et sur les côtés d’autres saints de Bretagne dont Saint Sezny, Saint Enéour et Saint Guénal. Au bas, à gauche, les armes de l’évêque de l’époque sont représentées tandis que celles du Pape Pie XII sont à droite.

Les autres vitraux de taille plus modeste, éclairant les bas-côtés de l’église, retracent, pour chacun des saints représentés, une scène de leur vie.

Le mobilier est simple, à l’exception d’un très beau Christ en croix en bois polychrome au chevet. La base de l’autel a été reconstituée en 1990 à partir de l’ancien autel. L’autel est orné de statuettes représentant les 12 apôtres (avec leurs attributs respectifs) entourant le Christ.

L’ambon (lieu de la Parole), à gauche de l’autel, est décoré par les symboles des 4 évangélistes (dorés sur fond orange) : le bœuf de Saint Matthieu, le lion de Saint Marc, l’ange de Saint Luc et l’aigle de Saint Jean. Les « fleurs de lys » dorées représentent les 4 coins du monde où la Parole de Dieu est annoncée. Il date de 1990-1991.

Un riche retable représentant la Vierge au Rosaire, Saint Dominique et Sainte Catherine.


Les informations de cette page sont issues de "GWEL'TA ! Guide du patrimoine architectural, naturel et économique de Kerlouan" paru en 1999.
Cette publication est éditée par l'association Environnement et Patrimoine de Kerlouan